Rencontre avec Megane Betend, championne du Freeride World Tour
✨Au RockyPop Chamonix – Les Houches, on flaire les talents !✨
Et c’est avec Megane Betend que nous avons illustré notre don en l’accompagnant sur sa saison 2022-2023
Skieuse freeride de 29 ans, notre Chamoniarde revient sur son parcours atypique, sa dernière saison et ses performances au Freeride World Tour.
Quel est ton premier souvenir au ski ?
Je devais avoir 3 ans, je crois que c’était une crise avec ma mère. C’était ma mère qui me faisait skier quand j’étais petite et au début je n’aimais pas trop ça, j’avais très froid (je suis assez frileuse) je lui disais que je ne voulais plus jamais skier, que le ski c’est trop nul… Mais ça a bien changé ensuite.
Quand je suis arrivée à Chamonix, à 15 ans, j’ai été scolarisée au lycée en biqualification qui forme aux métiers de la montagne et là j’ai découvert le ski en hors-piste, la liberté du freeride. J’ai adoré !
Quelle est la différence entre le ski alpin et le ski freeride ?
Le ski alpin c’est des slaloms, des tracés.
Le freeride c’est la face d’une montagne que l’on va descendre en suivant la ligne que l’on a décidé d’emprunter.
Dans le freeride, il faut faire preuve de créativité, et toujours être attentif.
Quels sont tes 3 spots favoris pour le freeride ?
Sans hésiter, je dirais :
- les Grands Montet à Chamonix
- le Brévent
- et l’Aiguille du midi
3 spots magnifiques !
Qui t’inspire dans ta discipline ?
Je vais faire la groupie, je lui ai déjà dit plein de fois, c’est Léo Slemett.
Il est de Chamonix aussi et champion du monde de freeride. Quand je le voyais gagner, il m’inspirait, je me disais : je veux faire ça.
C’est devenu un copain et c’est lui qui m’a poussé à faire du freeride en compétition.
Il y a aussi Aurélien Ducroz que je respecte beaucoup en tant que skieur.
Comment prépares-tu ta saison de ski ?
Mon préparateur me donne un programme et je le suis bêtement.
J’ai commencé ma préparation physique depuis le mois de juin. L’été, je m’entraîne le matin, je fais pas mal de cardio avec quand même un peu de musculation.
L’après-midi je fais une sieste, je sors un peu à Chamonix, puis le soir, je fais du yoga et des étirements. J’essaie de profiter un peu, je suis moins dur avec moi-même qu’en hiver.
L’automne, j’enchaine avec du cardio, de la muscu et des entraînements au saut pour la réactivité.
Quels sports pratiques-tu à Chamonix ?
J’en fais pas mal, mais c’est aussi parce que je vis dans un environnement qui s’y prête.
Ce sont des sports que j’adore et que je pratique pour l’inclure dans ma préparation : je cours en montagne, je fais du vélo, j’aimerais faire plus de VTT, je fais du parapente, de la marche, de l’escalade, de l’alpinisme, et du yoga.
Le yoga, c’est le complément que j’ai trouvé pour m’assouplir et me renforcer. Je pense que ça me sert beaucoup.
En pleine saison, comment se déroulent tes entraînements ?
Je fais mes entraînements aux Grands Montets entre 9h et 9h30 avec mon coach, Greg.
On commence avec un échauffement puis on discute de la séance que l’on veut faire.
Je fais un sport de jugement en compétition et l’apparence compte beaucoup donc souvent, Greg nous filme pour que l’on puisse se regarder ensuite afin de se corriger.
Parfois, on peut avoir de très mauvaises sensations pendant l’entraînement alors qu’à la vidéo, ça passe bien.
En général on fini en début d’après-midi puis on va manger à Chamonix.
📸 : Yann Dumax
À quelles compétitions as-tu participé cet hiver ?
J’ai participé aux étapes du Freeride World Tour
- Baqueira en Espagne, j’étais 10ème, en bonne dernière
- Ordino-Arcalis en Andore, classée 5ème
- Canada, j’ai gagné la course
- Fieberbrunn en Autriche, classée 3ème
- Et il devait y avoir Verbier qui a été annulé
Mes résultats m’on permis d’être 3ème au classement général.
📸 : Jeremy Bernard
Quelle est la victoire dont tu es la plus fière ?
Je dirais mon round de la dernière chance, cet hiver au canada. Je devais me classer 1ère ou 2éme pour atteindre la finale, je n’avais rien à perdre.
J’étais sous pression, mais une bonne pression. Je ne voulais pas avoir de regret. Et finalement tout a payé.
La victoire, c’est la récompense de tous les sacrifices fait jusqu’ici, le résultat de plusieurs mois de travail.
Et quand tu es en plus entourée des gens que tu aimes, c’est encore mieux !
📸 : Jeremy Bernard
Comment as-tu vécu ta saison d’hiver ?
Avec le recul, je pense l’avoir plutôt bien vécue malgré un début de saison compliqué.
Juste avant de partir pour ma première compétition, je me suis fait mal sur une chute. J’ai dû prendre une semaine de repos, donc c’était un peu compliqué d’arriver sur une compétition sans avoir skié pendant 1 semaine.
Ensuite je suis tombée de nouveau pendant une sortie vallée blanche avec un copain. Ça devait être un entraînement flash pour remonter une crevasse mais l’encrage a cassé et je suis tombée de 8 mètres.
J’ai dû de nouveau me mettre en repos pendant 1 semaine mais j’ai eu de la chance, j’aurais pu me faire plus mal.
Et puis la saison s’est terminée avec l’annulation de Verbier. C’est la face de mes rêves, alors j’étais un peu déçue.
📸 : Alix Papoutsos
Quels sont tes projets et prochains défis ?
Avant tout de rester dans la compétition, me qualifier l’année prochaine et avoir enfin la chance de faire Verbier.
Ensuite, je vise l’objectif de devenir championne du monde.
J’aimerais aussi me diriger doucement vers la vidéo. Beaucoup de skieur le font, je réfléchis à un projet.
📸 : Jeremy Bernard
Quels conseils donnerais-tu à ceux qui souhaitent pratiquer le freeride ?
Qu’il faut croire en soi, ne rien lâcher et ne pas écouter les autres !
Si j’avais écouté même mon entourage, je n’en serais pas là aujourd’hui.
Si on veut vraiment y arriver il faut s’en donner les moyens. Ce n’est pas facile mais ça paye.
Parce que nos sportifs font de notre monde un challenge.
From Chamonix, with love